1. « Il est grand temps de parler du sexe. Pour certains, la sexualité peut être un sujet inintéressant, une distraction frivole qui ferait perdre de vue ces problèmes plus cruciaux que sont la pauvreté, la guerre, la maladie, le racisme, la famine ou l’extermination des tous par les armes nucléaires. Mais c’est précisément dans des temps comme les nôtres, où nous vivons sous la menace constante d’une destruction impensable, que les gens sont le plus susceptibles de sombrer dans une folie dangereuse portant sur toutes les questions de sexualité. Les débats contemporains sur les valeurs sexuelles et la conduite érotique ont beaucoup de points en communs avec les querelles religieuses de siècles passés. Ils prennent un poids symbolique extrêmement important. Les querelles sur la conduite sexuelle deviennent fréquemment un moyen de détourner l’attention du public des autres causes d’anxiété sociale et de les décharger de leur intensité émotionnelle. C’est précisément pour cela que l’on se doit d’accorder une attention toute particulière à la sexualité en période de fortes tensions sociales. Le domaine de la sexualité définit des interactions politiques, des formes d’inégalité et d’oppression qui lui sont propres. Comme c’est le cas pour les autres aspects du comportement humain, les formes institutionnelles concrètes qui régissent la sexualité, en n’importe quel lieu et n’importe quelle époque, sont des produits de l’agir humain. Elles sont traversées par des conflits d’intérêt et des manœuvres politiques, tant délibérés qu’accidentels. En ce sens, le sexe est toujours politique ».
Gayle Rubin (1984). Penser le sexe. In « Surveiller et jouir ». Paris: Epel (texte originale: « Thinking Sex. Notes for a Radical Theory of the Politics of Sexuality ».
2. « Si pour la société l’exercice de la sexualité veut dire rapports sexuels hétérosexuels, nous sommes loin de la sexualité. Nous sommes également loin de comprendre cette fameuse idée de la différence sexuelle sur laquelle se fonde notre oppression. Pour nous, il existe semble-t-il non pas un ou deux sexes mais autant de sexes qu’il y a des individus. […] Pour nous la sexualité est un champ de bataille inévitable dans la mesure où nous voulons sortir de la génitalité de l’économie sexuelle qui nous est imposée par l’hétérosexualité dominante. A partir du moment où, pour nous, la sexualité n’a pas d’autre finalité que son exercice, ce doit être pardessus tout un exercice de subjectivité qui inclut la recherche du plaisir et qui ne saurait faire l’objet d’aucune réduction hétérosexuelle ».
Monique Witting, 2007, La pensée straight, Amsterdam, p. 86
3. « Pourquoi le féminisme prosexe??? Parce que t’aime faire du sexe; que ta libido est plutot débordante; tes fantasmes intarissables; tes relations bi-homo-hétéro-sexuelles plutot jouissives; qu’il t’es venu à l’idée d’aller tapiner; qu’il te plaise de confectionner des godes avec tes copines, assortis au plaisir de chacune que tu recherche activement des histoires et films érotico porno fait par et pour des femmes, pour accompagner tes masturbations clitoridiennes quotidiennes; par ce que tu trouverai ça mortel de réaliser photos et/ou court métrage porno diy avec tes potesses fée ministes;… Parce qu’aussi, chemin de vie se faisant, tu rencontres pleins de sorcières débridées sur ta route, des copines call girl; des bouquins tels que « Tales from the clit », « Défaire le genre », « Déviant désires », « Fières d’être putes », « Sexe et utopie »… te tombent entre les mains…
Parce que plus que tout tu emmerdes l’idéologie sexuellement correcte; l’educastration (ou plutôt l’éduexcision), les stéréotypes de genre et les discours du type « une femme c’est… et ça devrait être… ». Du coup, tu tentes de déconstruire au quotidien la morale puritaine et les rapports de domination dans lesquels nous baignons. En bref, défoncer la norme hétéro patriarcale qui nous empêche d’être ce à qua on aspire être »
Pilou Pilou (fanzine), p.8.
4. « En quoi sommes nous politico-sexuels et queers? Parce que la société et la culture sont politico-sexuelles. Parce que nous sommes bien placés pour savoir que la séparation public/privé n’existe pas en matière de sexe et de genre. Parce que nous pensons que les catégories sociales, le sexe, le genre et la ‘race’ sont déterminants et opprimants. Parce qu’en ce qui concerne le genre, et notamment le masculin et le féminin, nous savons bien que cette opposition a été construite historiquement, socialement et culturellement à partir du sexe biologique en Occident ».
Q comme Queer (1998). Lille: GayKitschCamp (QuestionDeGenre/GKC)., p. 75
5. « […] La réalité « femme » doit disparaître, de même que la réalité « esclave » après l’abolition de l’esclavage, de même que la réalité « prolétaire » après l’abolition des classes et du travail forcé.
[…]. La dénomination « femme » disparaîtra sans aucun doute de la même manière que disparaîtra la dénomination « homme avec la fin de l’oppression/exploitation des femmes en tant que classe. L’humanité doit se trouver un autre nom pour elle-même et une autre grammaire qui en finira avec les genres, l’indice linguistique d’opposition politique. p. 82-83. […] Le genre en tant que concept, exactement comme sexe, comme homme, comme femme, est un instrument qui sert à constituer le discours du contrat social, en tant qu’hétérosexuel. […] Il s’agit de dévoiler que c’est une notion qui ne relève pas de la nature, que le sexe a été artificiellement construit (et nommé notion naturelle), qu’il est une catégorie politique »
Monique Witting, 2007, La pensée straight, Amsterdam, p. 104.
6. « Je suis un être humain qui aimerait qu’on ne s’adresse pas à lui en tant que madame ou monsieur. Je préfère user de pronoms de genre neutre pour me définir. Je suis une personne qui se trouve face à une difficulté presque insurmontable lorsqu’on lui demande de cocher un F ou un M sur un papier administratif. Je n’ai pas de problèmes d’être né avec un corps de femelle biologique. Et je ne m’identifie pas plus à un sexe intermédiaire. Seulement, je ne me sens pas de porter les concepts occidentaux dominants de ce à quoi « devrait » ressembler une femme ou un homme.
Et cette réalité a gravement infléchi le déroulement de ma vie. […] Nous sommes un mouvement de femmes biologiques masculines, d’hommes biologiques féminins, de cross-dressers, d’hommes et de femmes transgenre, d’intersexes qui sont nés dans ce large intervalle qu’il y a anatomiquement entre femelle et mâle biologique, de genderblenders, de beaucoup d’autres variantEs de sexe et de genre, et d’autres définitions qui nous sont importantes. En somme, nous élargissons la vision du nombre de manières qu’il y a d’être humainE.
Nos vies sont la preuve que le sexe et le genre sont bien plus complexes que ce que peut déterminer le coup d’oeil d’un médecin dans une salle d’accouchement, bien plus variés que des layettes bleues et roses. Nous sommes oppriméEs parce que nous ne rentrons pas dans ces normes sociales étriquées. Nous contre-attaquons.[…] Pour moi, caractériser l’expression de soi individuelle comme simplement féminine ou masculine est comme demander aux poètes : écrivez-vous en anglais ou en espagnol ? La question laisse de côté la possibilité que la poésie soit composée en chinois ou en latin, en swahili ou en arabe. La question ne prend en compte que les langues dont on a parlé au poète. Elle ignore les mots que chaque personne qui écrit extirpe, petit à petit, de la source commune. La musique que font les mots quand ils se rencontrent pour la première fois. Le silence qui résonne dans l’étendue entre les pensées. Le vent plein de puissance de la passion et de la confiance, qui pousse le poète à écrire.
C’est pourquoi je ne soutiens pas que le genre n’est rien d’autre qu’une construction sociale – un des deux langages que nous apprenons mécaniquement depuis la nuit des temps. Pour moi, le genre est une poésie que chacunE d’entre nous compose, à partir du langage qu’ilelle connaît. Lorsque je me promène à travers l’anthologie du monde, je vois des individus qui expriment leur genre dans des modes délicieusement complexes et toujours changeants, malgré la loi du pentamètre ».
Leslie Feinberg Nous sommes touTEs en devenir.
7. « Comment expliquer ce qui m’arrive? Que faire de mon désir de transformation? […] Je n’ai pas d’autre alternative que de réviser mes classiques, de soumettre les théories à mon [désire]. Accepter que le changement qui s’opère en moi est la mutation d’une époque »
Beatriz Preciado (2008). Testo Junkie. Sexe, drogue et biopolitique. Parigi: Grasset.
8. Je reste debout, « la moitié de mon visage s’inscrit dans le miroir, sans expression ni centre: mes cheveux courts et noirs, mes lentilles de contact dessinent une fine auréole autour de l’iris, ma peau irrégulière, parfois très blanche, parfois mouchetée de brillances rosées. J’ai été assignée femme, mais c’est imperceptible dans l’image partielle que renvoie le miroir. Je commence à me raser la tête, de l’avant vers l’arrière, du centre vers la gauche, puis vers la droite. […] »
Beatriz Preciado (2008). Testo Junkie. Sexe, drogue et biopolitique. Parigi: Grasset., p.17
9. « Je me définis No gender […] parce que je n’appartiens pas foncièrement à un genre donné. […] je me sens dans ce genre fluide depuis toujours sans ce besoin d’aller vers…
Je me fous qu’on me féminise mais j’aime aussi qu’on masculinise, souvent d’ailleurs, en privé, dans mes relations, parce que j’en ai besoin, parce que j’aime être dégenrée mais aussi parce que je me sens parfois un parfait connard amoureux. Aussi parce que ça arrive souvent que ce soient mes relations qui le fassent. Elles le sentent et/ou elles le savent parce qu’on en parle, parce que c’est ce qui les attire, cet étrange mélange féminin-masculin présent, ce genre ambivalent.
Ce ressenti, c’est dans les tripes, ça vient de loin. […] Je n’ai jamais lu les théories sur le genre. Je ne suis pas une théorie. Je suis complexe et enchevêtré dans plusieurs sensations. C’est un beau bordel.
Je ne suis pas un homme mais je ne suis pas entièrement une femme. Je suis moi, une entité sans définition claire de genre. […] Pas de jupe, ni d’autres effets féminins mais pas de mécanique non plus. Le trouble putain, le trouble encore. Je me ballade avec une sorte de corps bourré de sa propre liberté de pensée […]. Je ne sais pas si tout est clair. Pour moi, ça l’est parce que c’est tellement profond. C’est aussi pour ça que ma parole ne sera toujours que ma parole. […] Je ne réfléchis jamais en posant la notion de genre. Je réfléchis en étant qui je suis, de l’intérieur un cerveau plat ou bouillonnant mais jamais genré. […] Soumise et insoumise. Masculine et femme. Ou rien de tout ça. Ce corps […] je l’accepte et je le vis pleinement, surtout sexuellement. Avec la maturité, on s’aperçoit qu’il est plus facile et plus intéressant de décloisonner, de passer outre tous les a priori de cette société, casser les clichés, déconstruire ou construire simplement son propre genre, celui où on se sent le mieux. Je ne suis ni noirE, ni blanchE mais flouE… je suis moi »
Dirty Week End (2012). Journal d’une butch par ses mots http://dirty-week-end.blogspot.fr
10. « Je traverse la frontière de vos propres névroses
Et m’installe juste là où je veux être,
Où je regarde tel un insecte agacé qui mute
Que vous ne pourrez pas tuer »
Diana J. Torres (2011). Trasfrontera. In Pornoterrorismo. Txalaparta.
11. « Je [mute] pour trahir ce que la société a voulu faire de moi, pour écrire, pour baiser, pour ressentir une forme de plaisir post-pornographique, pour ajouter une prothèse moléculaire à mon identité transgenre low-tech faite de godes, de textes et d’images en mouvement […] »
Beatriz Preciado (2008). Testo Junkie. Sexe, drogue et biopolitique. Parigi: Grasset., p.16.
12. « Nous savons que le corps s’est mis à signifier comme ça mais que nous pouvons le faire signifier autrement. Le genre peut être pensé comme les effets de certaines pratiques culturelles […]. Mais nous pouvons nous approprier ce processus et faire ce que nous voulons de notre sexe et du masculin et du féminin »
Q comme Queer (1998). Lille: GayKitschCamp (QuestionDeGenre/GKC)., p. 95.
13. « Je nomme potentia gaudendi ou ‘force orgasmique’ la puissance (actuelle ou virtuelle) d’excitation (totale) d’un corps. Cette puissance est une capacité indéterminée, elle n’a pas de genre, elle n’est ni masculine ni féminine, ni humaine ni animale, ni animée ni inanimée, elle ne s’oriente principalement ni vers le féminin ni vers le masculin, elle n’établit pas de séparation entre hétérosexualité et homosexualité, être l’objet et le sujet, elle ne connait pas non plus la différence entre être excité, exciter ou s’exciter-avec. Elle ne privilégie pas un organe par rapport à un autre: le pénis ne possède pas davantage de force orgasmique que le vagin, l’œil ou le doigt de pied. La force orgasmique est la somme de la potentialité d’excitation inhérente à toute molécule vivante. La force orgasmique ne cherche pas sa résolution immédiate, elle n’aspire qu’à se déployer dans l’espace et le temps, vers tout et vers tous, en tous lieux et à tout moment. C’est une force de transformation du monde en plaisir-avec. La potentia gaudendi réunit toutes les forces somatiques et psychiques, sollicite toutes les ressources biochimiques et toutes les structures de l’âme ».
Beatriz Preciado (2008). Testo Junkie. Sexe, drogue et biopolitique. Parigi: Grasset., p. 40.
14. « J’existe à travers ce trouble mais aussi par cette force, cette liberté […]. Je m’octroye le droit d’être ce que je décide quand je le décide. Rien n’est posé, rien n’est parfait ».
Dirty Week End (2012). Journal d’une butch par ses mots http://dirty-week-end.blogspot.fr
15. Nous sommes des « ‘pirates du genre’, gender hackers »
Beatriz Preciado (2008). Testo Junkie. Sexe, drogue et biopolitique. Parigi: Grasset., p. 50.
]]>Atelier cabaret postporno : comment transformer le corps en champ de bataille et de jeu
La mémoire de nos corps est faite de mots et de signes.
Des mots qui nous ont marqué.e.s, qui ont ouvert avec joie et fermé avec violence nos parcours vitaux, nos aventures, nos réalisations intimes.
Des signes qui sont restés collés à notre peau pour nous rappeler des souffrances, des mutations, le prix de notre liberté. Nous voulons nous réapproprier ces mémoires : avec l’arme de l’ironie nous les ferons devenir un spectacle, nous allons mettre en scène la peur et le courage qui nous ont fait devenir ce que nous sommes.
Zarra Bonheur – collectif transnational de recherche et production artistique – propose une expérience de création partagée et un spectacle DIY axé.e.s sur la relecture du corps comme texte et sur l’expérimentation performative multimédia.
Deux journées d’auto-narration, partage et invention qui vont se conclure avec la réalisation d’un cabaret collectif formé par des sketch drôles, dramatiques et tragicomiques qui, à travers des médias divers (musique, photos, vidéos, danse), raconteront les histoires de nos corps et leurs trajectoires de libération.
Chaque participant.e sera invité.e à recueillir à l’avance des idées et des documents de tous genres qu’on partagera et ré-élaborera ensemble pour construire des restitutions performatives qui constitueront le cabaret.
Nous allons travailler sur l’empathie comme force conductrice pour faire de la scène un espace à travers, convivial, grâce au renforcement des compétences de chaque personne et des compétences nouvelles qu’on va acquérir ensemble. Nous allons stimuler le contact et la complicité entre les corps, nous allons valoriser les affinités et les divergences pour représenter l’éventail de toutes les façons possibles de sortir les corps de l’oppression que nous vivons comme sujets hors norme ou dérangeants.
Nella seconda parte l’attenzione viene spostata sul pubblico e su interventi dalla sala, in una sorta di ‘contagio’ dell’euforia della nudità e del corpo libero.
La performance gioca con i simboli dell’infanzia come momento in cui la nudità non ha ancora acquisito il valore sociale e i giochi in qualche modo coinvolgono la sfera della sessualità e delle relazioni. Il messaggio centrale in questa parte è il ruolo del corpo e della nudità nella creazione/rafforzamento delle relazioni e nella trasmissione/diffusione del ‘coraggio’ di trasgredire.
]]>di Rachele Borghi
Non è più possibile scegliere la non rappresentazione della sessualità perché senza rappresentazione non c’è sessualità. L’unica cosa che possiamo scegliere
è una forma di proliferazione critica di rappresentazioni sessuali.
Beatriz Preciado, 2011b, p. 160.
«Step right up, hi, how are you? Thanks for coming! You are welcome». Con queste parole la celebre star (post)porno Annie Sprinkle accoglieva all’inizio degli anni Novanta coloro che si avvicinavano non alla soglia della sua casa ma a quella della sua cervice. Realizzava così la prima performance postporno dal vivo.
Sebbene sia difficile determinare con esattezza una data di inizio di una produzione postporno propriamente detta, si può affermare che A public cervix announcement segna definitivamente il passaggio dalla produzione di un porno mainstream a quella di un porno connotato politicamente e con obiettivi di impatto/cambiamento sociale [1]. Questa performance, infatti, racchiude in sé molte delle caratteristiche che possono essere attribuite al postporno: caduta definitiva della divisione tra pubblico e privato, uso dell’ironia, rottura del binomio soggetto/oggetto, eliminazione del confine tra cultura alta (quella artistica) e bassa (pornografica) [2], coinvolgimento degli/delle spettatori/spettatrici, condivisione pubblica di pratiche collocate nella sfera del privato, denuncia della medicalizzazione dei corpi, rovesciamento e messa in discussione del rapporto sesso/sessualità, uso di protesi (lo speculum, in questo caso). Il postporno rompe con tutti quei binomi attraverso cui la sessualità viene rappresentata e performata, per enfatizzarne il valore politico e farla uscire dalla sfera del privato in cui è stata relegata.
Si tratta di un fenomeno fluido, che cerca di liberarsi da ogni tipo di etichetta. Sono gli/le stess* protagonist* ad autodefinirsi «postporno»; allo stesso tempo, però, rifiutano l’idea di far parte di un movimento omogeneo accomunato da caratteristiche definibili e dai tratti ben demarcati [3]. La letteratura sull’argomento comprende, nella maggior parte dei casi, blog, siti Internet e materiale di descrizione del fenomeno prodotto dalle stesse performer o da attivist* queer [4]. La produzione della cultura postporno, infatti, si caratterizza per il tentativo di sperimentare la soppressione del confine tra teoria e pratica, grazie anche al «Do it yourself» che, in questo caso, rende possibile la liberazione dal giogo della citazione e della referenzialità. La letteratura scientifica incentrata sul postporno, invece, è ancora rara [5]. Forse anche perché il postporno, sulla scia del femminismo pro-sex, vuole raccontarsi dall’interno, far parlare i protagonisti, partire dalle esperienze, lasciando da parte e talvolta perfino rifiutando il discorso degli «esperti»: «Il corpo, il piacere, la rappresentazione pornografica, il lavoro sessuale [per il femminismo pro sex] sono degli strumenti politici… La parola di quelli che sono direttamente interessati prevale sulla parola degli esperti» (Despentes [e Bourcier], 2011) [6].
Pur facendo riferimento alla queer theory nel suo insieme, le performer citano direttamente alcune autrici e testi diventati veri e propri manifesti di un femminismo dissidente transgenere. È il caso, di Beatriz Preciado, che con Manifesto contra-sessuale pone l’accento su quegli strumenti concettuali ereditati dal femminismo e dalla tradizione filosofica francese adatti alla produzione di strategie efficaci nel contesto politico contemporaneo (Borghi, 2002, p. 12). Inserendosi così nel solco tracciato dal terzo femminismo [7], Preciado apre definitivamente la strada al transfemminismo, un femminismo trasversale al sesso e al genere che legittima l’esistenza di identità fluide caratteristiche della società post-identitaria, in cui «le nostre alleanze più prossime devono essere transgeniche, transessuali, anticoloniali. Queste sono le nostre alleanze, questo è il luogo del femminismo oggi» (Preciado, 2011b, p. 160) [8].
Al Manifesto fa seguito Testo Junkie e l’inedito Terrore anale, insieme a King Kong girl di Virginie Despentes, la trilogia Queer Zones di Marie-Hélène Bourcier, Devenir Perra [9] di Itziar Ziga e Post Porn Modernist di Annie Sprinkle. Le performer riconoscono quindi non solo l’eredità dei capisaldi della queer theory come Judith Butler, Teresa de Lauretis o Donna Haraway, ma la mettono in relazione con le riflessioni contemporanee provenienti dal contesto accademico e da quello della militanza, messi esattamente sullo stesso piano. Se nel femminismo pro-sex la voce degli esperti viene sostituita da quella delle protagoniste stesse, legittimate anch’esse a produrre conoscenza, le performer postporno citano contemporaneamente teoriche e attiviste/protagoniste, rompendo ancora una volta il binomio teoria/pratica e rendendo possibile la polifonia contra-teorica.
Ma in questo contesto «fluido», è possibile rintracciare dei tratti distintivi della produzione postporno? Pur nella loro varietà, le performance, soprattutto quelle live, presentano dei denominatori comuni:
Uso delle protesi. Con riferimento al corpo cyborg di Donna Haraway (1999), le performer usano le protesi per estendere e potenziare la loro sessualità. In questa maniera, richiamano non solo la body art, ma entrano direttamente a fare parte delle culture di resistenza ispirate allo stile di vita «do-it-yourself» (McKay, 1996) e alla scena postpunk che usa la tecnologia e gioca con essa muovendosi agevolmente nel cyberspazio [10]. Oltre a ciò, il riferimento diretto è al sado-masochismo e alle pratiche Bdsm.
Centralità dell’ano. Nel transfemminismo l’ano acquista un ruolo centrale. In Manifesto contra-sessuale Beatriz Preciado sostiene che i lavoratori dell’ano siano i nuovi proletari di una possibile rivoluzione contra-sessuale. L’ano infatti «travalica i limiti anatomici imposti dalla differenza sessuale […]; è un centro produttore di eccitazione e di piacere che non figura nella lista dei punti orgasmici prescritti […]; è una fabbrica in cui il corpo si ricostituisce come contra-sessuale» (Preciado, 2002, p. 35).
Rottura dei binarismi. La critica alla sovrapposizione tra genere/ses- so/sessualità trova qui una delle sue espressioni più forti e concrete. La delocalizzazione del sesso resa possibile dall’uso delle protesi, la rappresentazione di corpi androgini, la rinuncia alla condizione di uomo e donna con il conseguente abbandono dei privilegi che da essa derivano, libera e svincola definitivamente il genere dal sesso, dando legittimità e visibilità alle sessualità dissidenti.
Critica del capitalismo. La volontà di non inserirsi nei canali di diffusione del porno mainstream, nei luoghi ad esso dedicati e nei circuiti ufficiali risponde alla forte componente di critica al capitalismo. VideoArms Idea rielabora questo tema nella live performance Porno-capitalismo: «La sfacciataggine e la follia del capitalismo han determinato l’autorità trasformando i corpi. Corpi di donne, gay, lesbiche, trans, bisessuali, queer, malati, pazzi, diversamente abili, anoressici, grassi, troppo belli o troppo brutti, bambini, perversi, stranieri, sfigati, territori occupati e controllati da una continua mani- polazione che agisce su tutti i livelli della percezione della realtà e dell’esistenza. La comunicazione diventa merce, le relazioni rapporti di diffidenza e vigilanza, il contatto scopo, la vita esperienza annullata. […] La sessualità stessa incarna i codici di questa politica della corporeità morta. A partire dal rifiuto di questa meccanica e mediando tra testa e viscere, rielaboriamo i nostri corpi e le nostre coscienze con un sentimento d’amore folle e con una spregiudicatezza carica di poesia» (Video Arms Idea, 2011).
Corpo come laboratorio di sperimentazione. Il corpo diviene luogo, prodotto, mezzo, manifesto, artificio, strumento di sovversione, di critica, di reazione alla violenza della società normata che «ferisce costantemente il mio corpo» (Diana Pornoterrorista, in Borghi, 2011b).
Lavoro sulle pratiche. La valenza politica della performance ha un suo terreno di prova nei workshop aperti al pubblico. Essi acquistano un valore politico, da una parte, per l’elaborazione delle idee e la loro trasformazione in progetti, dall’altra per la diffusione dei lavori e delle riflessioni. In questo modo il processo di produzione artistica si lega in maniera stretta a quello di trasmissione. Alla decostruzione del genere e della sessualità si affianca la messa in discussione del proprio rapporto con le costruzioni e costrizioni sociali (Slavina, 2011).
La portata dirompente del postporno nel rompere le categorie, nello scardinare la presunta neutralità dello spazio pubblico etero-normato [11], ma soprattutto il suo valore politico e di critica sociale è ciò che fa affermare a molt*: «ecco perché ci piace il postporno» (Femminismo a Sud, 2011). Ma la postpornografia può essere davvero esclusiva? Può riuscire a non incorrere nel rischio di invisibilizzazione e/o silenzio di tutti quei soggetti postcoloniali tagliati troppo spesso fuori anche dai discorsi critici? O al contrario corre il rischio di essere criticata come un fenomeno bianco e occidentale? Prova a rispondere Beatriz Preciado: «Penso che la questione non debba essere se ci siano donne nere che performano all’interno dei gruppi postporno. La questione è, piuttosto, quali sono le pratiche di critica e di resistenza, di produzione del corpo che emergono dai movimenti anticoloniali in sé. Bisogna fare attenzione a non riprodurre le dinamiche di integrazione multiculturale, mettendo qualche persona nera a performare con noi… […] Credo che, sì, nella critica dei modelli di produzione della mascolinità e della femminilità bianca eterosessuale ci sia anche una critica coloniale, per forza, e che questa critica coloniale passerà per l’alleanza strategica tra i movimenti queer europei e i movimenti neri, latinoamericani, i movimenti degli immigrati. […] non riesco a essere negativa rispetto al movimento queer, non vedo assolutamente persone bianche che stanno performando; quello che vedo nelle performances postporno è una critica dell’eterosessualità mainstream» (Beatriz Preciado, in Borghi, 2011a).
Così, inserendosi all’interno del transfemminismo, il postporno tenta di supera la forma d’arte, cercando di andare a toccare e incrinare i dispositivi di dominio.
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1 Per un’introduzione in italiano ai porn studies si veda E. Biasin, G. Maina e F. Zecca, 2010.
2 Sull’uso strumentale dell’etichetta «porno» da parte della critica per declassare un certo tipo di produzione cinematografica si veda il caso del film Baise-moi di Virginie Despentes, analizzato da Marie-Hélène Bourcier, 2011.
3 È quello che si riscontra nelle parole di alcune performer intervistate da Lucía Egaña Rojas nel suo documentario Mi sexualidad es una creacion artistica (2011), incentrato sulla scena postporno spagnola.
4 Rinviamo, tra gli altri, al sito Malapecora, creato dalla scrittrice e attivista Slavina (www.malapecora.noblogs.org). Slavina è stata definita da Diana Pornoterrorista «la nostra rete, il nostro punto di contatto» per il suo lavoro di raccolta di materiale, restituzione degli eventi, rielaborazione e riflessione sui temi e sull’attualità postpornografica (si veda Borghi, 2011c). Il suo sito è diventato un vero e proprio punto di riferimento, in particolare per l’Italia dove, di fatto, la scena postporno è inesistente, ma si avvertono un interesse e un fervore crescente. Si veda anche la rubrica «Postporno» della rivista XXDonne (www.xxdonne.net).
5 Si veda il testo curato dallo studioso e artista Tim Stüttgen Post Porn Politics, 2009 a seguito della conferenza Post/Porn/Politics tenutasi a Berlino nel 2006.
6 Il documentario Mutantes. Féminisme porno punk (2011), da cui è tratta questa citazione, è firmato da V. Despentes. Le interviste sono state realizzate dalla regista insieme con Marie-Hélène Bourcier.
7 Sul terzo femminismo e i suoi rapporti con il lesbo-queer si veda L. Borghi, 2006.
8 Pur restando Manifesto contra-sessuale un testo di riferimento, è in realtà il successivo Testo Junkie ad essere considerato oggi il vero manifesto del transfemminismo.
9 www.devenirperra.blogspot.com.
10 Su controcultura e tecnologia si veda, tra gli altri, Dery, 1997.
11 Rinviamo a Borghi, 2012.
18 mai 2012, Queer it party !, Casa Internazionale delle donne, Rome
Rachele lit <em><a href= »http://haikita.blogspot.com.es/2010/09/manifiesto-del-amor-queer.html »>Le Manifeste des amours queer</a></em> de Coralia Herrera Gomez (traduction de Slavina) et <a href= »http://dirty-week-end.blogspot.it/?zx=2dd7f124dfb21c03″><em>Dirty Week End</em></a> de Dirty
<strong>Les textes</strong>
MANIFESTE DES AMOURS QUEER (traduction de l’espagnol et de l’italien de Rachele et Elise Jammot)
2.Les amours Queer renient les histoires d’amour classiques, qui promettent le bonheur éternel, et se proposent de mettre fin à l’exclusivité sur les pénis, les chattes et les cœurs des autres.
Les amantEs queer assument leurs contradictions et ne font pas la distinction entre le corps et l’âme, l’esprit et l’émotion, mais vivent les expériences dans leur ensemble, les acceptant et s’enrichissant de la complexité des sentiments et du désir humain.
Les amours queer s’éloignent du mensonge et de la trahison, de la culpabilité et de la répression, car ils n’ont pas besoin de ça pour se lier à d’autres personnes libres.
<a href= »http://dirty-week-end.blogspot.it/?zx=2dd7f124dfb21c03″>DIRTY WEEKEND, JOURNAL D’UNE BUTCH PAR SES MOTS</a>
Je vais essayer de répondre à cette difficile question de la définition de mon genre ou plutôt de mon non-genre.
Je me définis No gender (mais aussi souvent, même très souvent butch et parfois transgenre) parce que je n’appartiens pas foncièrement à un genre donné. Sans doute que cela se rapproche des FtX ou FtUnknow (female to x, female to Unknow) mais je n’aime pas, pour moi, le Female to parce que je ne transitionne pas, je ne transitionnerai sans doute jamais et que je me sens dans ce genre fluide depuis toujours sans ce besoin d’aller vers…
Je me fous qu’on me féminise mais j’aime aussi qu’on masculinise, souvent d’ailleurs, en privé, dans mes relations, parce que j’en ai besoin, parce que j’aime être dégenrée mais aussi parce que je me sens parfois un parfait connard amoureux. Aussi parce que ça arrive souvent que ce soient mes relations qui le fassent. Elles le sentent et/ou elles le savent parce qu’on en parle, parce que c’est ce qui les attire, cet étrange mélange féminin-masculin présent, ce genre ambivalent.
Ce ressenti, c’est dans les tripes, ça vient de loin. Je n’ai aucun besoin de changer mon corps, celui ci s’adapte à mes propres désirs, avec ses propres attitudes, qu’elles soient masculines ou parfois plus féminines (oui ça m’arrive).
Je n’ai jamais lu les théories sur le genre. Je ne suis pas une théorie. Je suis complexe et enchevêtré dans plusieurs sensations. C’est un beau bordel.
Je ne suis pas un homme mais je ne suis pas entièrement une femme. Je suis moi, une entité sans définition claire de genre. Oui, on m’a assigné meuf dès ma naissance mais ça ne m’a jamais posé de souci puisque j’ai sans doute eu la chance d’avoir toujours eu ce fort caractère et d’avoir pu imposer depuis tout môme ma façon d’être. Pas de jupe, ni d’autres effets féminins mais pas de mécanique non plus. Le trouble putain, le trouble encore.
Je me ballade avec une sorte de corps bourré de sa propre liberté de pensée (Florent Pagny sort d’ici !). Je ne sais pas si tout est clair. Pour moi, ça l’est parce que c’est tellement profond. C’est aussi pour ça que ma parole ne sera toujours que ma parole.
Jamais je ne pourrais dire ou écrire là dessus pour d’autres parce que l’intime ne touche qu’à soi-même (même si on partage cette intimité)
Je suis et j’espère, serai, toujours fière d’avoir un vagin, d’être une meuf, une gouine. Même si parfois, j’ai un rejet de mon corps, ce n’est d’ailleurs pas le fait d’être une meuf qui me dérange. C’est plutôt lié à la grosseur de ce corps. Ca aussi, ce serait un sacré sujet d’échange, parce qu’il y en a dire sur ces putains de normes qu’on nous impose et que parfois, même entre nous, je peux sentir bien présentes. Je ne juge pas puisque moi aussi je me les inflige ces foutues codes, ces standards.
Je ne réfléchis jamais en posant la notion de genre. Je réfléchis en étant qui je suis, de l’intérieur un cerveau plat ou bouillonnant mais jamais genré.
J’existe à travers ce trouble mais aussi par cette force, cette liberté (c’est une notion que je ressens très présente et je ne crois pas que ce soit anodin par rapport à cette question de genre).
Je m’octroye le droit d’être ce que je décide quand je le décide. Rien n’est posé, rien n’est parfait.
Peut-être qu’en étant gouine, butch (très masculine) , j’ai eu la chance aussi d’avoir pu expérimenter toute sorte de sexualités avec des meufs, que j’ai ainsi pu me retrouver avec d’autres butch dans des relations plustôt gay (pd), avec des fem (filles féminines version politique) plus dans une sorte de binarité (vade retro) mais même là, le trouble existe. Je ne prends jamais autant de plaisir que quand une fem me baise en se collant derrière moi. Soumise et insoumise.
Masculine et femme. Ou rien de tout ça.
No gender.
]]>Porno trash est une performance centrée sur le thème du corps, de son oppression, de sa libération, de la perception/construction sociale de la nudité et du corps comme espace et laboratoire de pratiques et de relations.
Textes
(pour le moment seulement en italien et en anglais)
Porno trash était à :
Porn to be alive, Rome, 26 janvier 2013 (avec Slavina et Frangette estreme) Genderotica, Rome, 1 juin 2013 (avec Valentina et Marguerite de la Fourche) Plaza del Sexo, Altereva, Torino, 27-30 juin 2013 (avec Slavina) Lesbiche Fuori Salone, RhaBar, Milan, 29 septembre-6 octobre (avec Slavina et Marguerite de la Fourche) Inqueersection Festival, Utrecht, 13-17 février 2014 (avec Illudshone) Muestra Marrana, Barcelone, 20-23 février 2014
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Festival Da Mieli a Queer, Roma, 5 avril 2013Gay Men, Lesbians and Sex, Pat Califia, 1983
Festival Da Mieli a Queer, Roma, 5th april 2013Testo tratto da Gay Men, Lesbians and Sex, Pat Califia, 1983 (traduzione dal francese « Des gays, des lesbiennes, et du sexe : tous ensemble », in Sexe et utopie, La Musardine, 2008 di Zarra Bonheur)
Festival Da Mieli a Queer, Roma, 5 aprile 2013
Faccio sesso con i froci.
E sono lesbica. Siete perplessi ? Vi starete chiedendo come sia potuto accadere ad una donna che ha un passato senza macchia di militante separatista lesbica, una donna che, prima di fare coming-out, è stata solo con tre uomini (e pure uno alla volta…), una donna che si sente gridare lesbica di merda almeno una volta alla settimana, una donna che ha dormito (e mica solo dormito) con centinaia di altre donne.
Per spiegarvelo, bisogna risalire al 1977.
Quelli che non sono pronti a sentire il seguito sono autorizzati a lasciare la sala. Senza sbattere la porta uscendo, grazie. In realtà, come fate a essere sicuri di chi siederà sulla vostra faccia domani ?
Nel 1977, quando ho comprato il mio primo collare per cani, la comunità lesbica SadoMaso non esisteva. C’era forse qualche lesbica che aveva una corda (non quella per i panni) – ma io non ne conoscevo. Quindi, appena ho sentito parlare di un gruppo di donne SM, ci sono andata, anche se la maggior parte delle partecipanti erano etero o bisessuali. Sono stata piacevolmente sorpresa quando ho scoperto che la maggior parte di loro erano oneste e intelligenti perverse e pure PAUSA femministe ! Una di loro, una dominatrice professionista, è diventata la mia mistress. Lei trovava la scena SM etero piuttosto triste, per questo frequentava un piccolo gruppo di uomini gay che praticavano il fisting e l’SM. Era molto amica di un tipo che organizzava serate private di fisting in cantine ben attrezzate. Questo club si chiamava Le Catacombe.
Siamo diventate amanti e il Natale dell’anno dopo lei mi ha portato ad una di queste serate.
C’erano una quindicina di uomini circa. Noi due eravamo le sole donne. Abbiamo mangiato, poi tutti hanno cominciato a spogliarsi. Io mi sono ritrovata seduta da sola in un angolo a chiedermi se mi sarei annoiata per tutta l’orgia, anche perché la mia ragazza si era eclissata col tipo del locale. Ad un certo punto, un uomo alto e bello (anche se un po’ magro) si è seduto vicino a me e mi ha detto :
« Buongiorno, mi chiamo Mario. Ti andrebbe di fistarmi ? »
Ho preso un bel respiro e ho risposto :
« Sì, mi piacerebbe ma devi farmi vedere come si fa ».
Ha detto di sì. Mi ha dato una lima e mi ha mostrato come farmi la manicure per penetrarlo con la mano.
Ha accettato di dare istruzioni ad una novizia come me piuttosto che aspettarsi che io lo facessi andare fuori di testa con pratiche da esperta sessuale. Il suo modo di fare era molto rassicurante. Quando Mario ha valutato che le mie mani fossero pronte
siamo andati di sotto, abbiamo preso asciugamani e vaselina poi ci siamo arrampicati sul materasso ad acqua.
Mario si è sdraiato sulla schiena. Si è messo le braccia intorno alle gambe e le ha allargate. Io ho messo un primo pugno di grasso nel suo culo. Avevo l’impressione di nutrire un animale affamato – un animale che mi rispondeva. Le sue istruzioni (quando spingere e quando tirare indietro) erano talmente precise che sono entrata facilmente. Lontano ? Non mi ricordo. A me sembrava molto lontano. Ad un certo punto, mi sono ripresa e mi sono resa conto di quanto questo uomo, grande, che si teneva le gambe e ansimava in modo incontrollato mentre mi spingevo dentro di lui, fosse vulnerabile. Le pareti del suo intestino erano la cosa più dolce, leggera e fragile che avessi mai toccato prima ; mi stringevano la mano e l’avambraccio.
Credo di aver pianto. Sono sicura di essermi bagnata.
Ecco come tutto è cominciato.
Non saprei dire esattamente in quanti uomini ho affondato le mani, a pensarci mi viene un senso di vertigine. E’ impressionante pensare di essere così vicino ad un altro essere umano.
Tra i flaconi di vaselina ho spesso riflettuto su come si possa superare la frontiera del genere durante questo tipo di sesso. Prima di tutto il fisting non si concentra sugli organi genitali. Nelle serate di fisting gli uomini non si interessano alla mazza degli altri, ma a mani e avambracci. E’ normale per dei fister passare anche tutta una notte senza un’erezione. Il top con mani piccole è ricercato e la mia misura di guanto è popolare.
Appena ho avuto un po’ più d’esperienza nella comunità SM, mi sono resa conto che anche questa era una sessualità che permetteva di superare le rigide frontiere dell’orientamento sessuale. Ho incontrato lesbiche che si scopavano etero per soldi, come ho fatto anch’io. Ho incontrato etero che inculavano o si facevano inculare da altri uomini se la loro mistress glielo chiedeva. E siccome lo facevano sotto l’autorità di una donna, pensavano di avere un comportamento eterosessuale. Ho pure incontrato molti bisessuali che non avevano bisogno di nessuna scusa.
Insomma, tutte queste esperienza messe insieme rappresentano uno stile di vita che non corrisponde agli stereotipi omosessuali.
Io abito con una donna che è la mia mistress da cinque anni.
Ogni tanto ho rapporti con uomini gay.
Intrattengo una relazione con un uomo omosessuale che non utilizza il termine gay. E mi definisco lesbica.
Ho erotizzato il lato queer, gay o omosessuale negli uomini e nelle donne. Trovo sexy l’uomo leathr
e la drag queen,
come la butch
con i capelli pieni di brillantina
e la fem
in minigonna e tacchi alti.
Il nostro comportamento attuale (rispetto all’ideologia che vuole che l’omosessualità significhi « avere rapporti sessuali unicamente con persone dello stesso sesso ») mi porta a farmi delle domande sulla natura dell’orientamento sessuale, sul modo in cui la gente lo definisce e come sceglie di lasciare che queste definizioni controllino e limitino la propria vita.
[Ancora oggi] dentro al movimento, le persone insistono su una forma di purezza che non c’entra molto con la tenerezza, il desiderio sessuale o la militanza politica. Essere omosessuali diventa uno stato di grazia sessuale, paragonabile alla verginità. Il proselitismo fanatico in favore di un comportamento omosessuale al cento per cento mi fa spesso pensare ad una paura superstiziosa di contaminazione o di inquinamento. Essere gay o lesbica, diventa più un’avversione per l’altro sesso che un apprezzamento del proprio sesso, e degenera in separatismo controproducente e distruttore.
E’ strano che l’orientamento sessuale venga definito solo in relazione al proprio partner.
Perché, porca miseria, l’etichetta ‘orientamento sessuale’ non ci dice un bel niente della vita sessuale delle persone !
Per molte persone, se un/una partner o una certa situazione sessuale è attraente, si può chiudere un occhio sul sesso del partner.
Qualche esempio ?
una preferenza per il sesso di gruppo, per chi ha un background socioeconomico particolare, per sesso remunerato, per l’SM, per una fascia d’età specifica, per una razza o un fisico particolare, per sesso orale o anale.
Non dico che in un’utopia sessuale saremo tutti bisessuali. Non c’è niente di male ad avere rapporti sessuali esclusivamente con persone del proprio sesso, o anche del sesso opposto. Ma mi pare che le persone omosessuali abbiano risposto alla persecuzione e all’omofobia creando miti sull’omosessualità.
Ma nel momento in cui il desiderio e le pratiche entrano in conflitto con la teoria, è forse tempo di riesaminare la teoria.
Lesbiche e gay hanno esperienze con persone del sesso opposto. Fine della storia.
Se vi state chiedendo come mai, vi dirò, per quanto mi riguarda, che io ho imparato un sacco di cose scopando con amici e amanti gay.
e questo mi ha anche permesso di far uscire alcuni pregiudizi che avevo interiorizzato su cosa dovrebbe nascondersi dietro il fatto di essere lesbica. Sapete bene cosa si dice : una lesbica non può attrarre un uomo e tutto il blablabla psicologico sull’invidia del pene.
Sì, certo, mi capita di pensare che sarebbe carino avere il cazzo. Adoro inculare la gente, e siccome c’è tutto un simbolismo culturale legato al fatto di essere inculato con un cazzo, invece che con le dita o il dildo, mi piacerebbe provare.
Ma so usare un dildo meglio di quanto non sappia fare qualsiasi ragazzo etero, inoltre, posso cambiargli la taglia. E comunque, dopo che avete messo due mani nel culo di qualcuno, non siete più gelosi di un cazzo. Nessun cazzo è così grosso.
E quindi, sì, mi piacerebbe averne uno e ci penso ogni tanto, però vorrei anche poter togliermelo quando voglio e lasciarlo sullo scaffale
Non voglio doverlo rimettere a posto nelle mutande ogni volta. E mi piace molto sedermi per fare pipì. E’ più comodo per leggere e quando sei fuori, l’erba ti solletica la fica.
E poi, nonostante il fallo nella nostra cultura sia stato mitizzato come simbolo di potenza, a me sembra che i cazzi siano più fragili del termonucleare. Ti rende così vulnerabile un’erezione e io per fortuna non devo farne l’esperienza ogni volta che voglio far passare a qualcuno o qualcuna una notte indimenticabile.
io mi autorizzo tutto il piacere, il desiderio, l’euforia, la gioia, l’amore che posso trovare nelle relazioni, alla faccia dell’ostilità, dell’ignoranza e dell’angoscia che bloccano le relazioni e la sessualità umana.
E io al piacere e al desiderio, vado incontro anche stasera. Io e la mia ragazza, abbiamo appuntamento con dei tipi al Teatro Valle. Se i dettagli di questa immagine – che vi lascio indovinare – non vi vanno giù, considerate la cosa in maniera astratta. Pensatela come un bel esempio di solidarietà gay/lesbica.
Queer che fanno cose queer insieme…
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